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L'idiot du voyage : histoires de touristes
de Jean-Didier Urbain
[Nouv. éd.]. Payot & Rivages, 2002, 353 p. (Petite bibliothèque Payot ; 166)
L'idiot du voyage, c'est le touriste. Il est, on le sait, un mauvais voyageur. C'est du moins la réputation que lui prête aujourd'hui le sens commun, en vertu d'une longue tradition de mépris qui n'a eu de cesse, depuis le milieu du XIXe siècle, de transformer ce " pèlerin " des loisirs en nomade aux pieds plats. Pourtant, et sans prétendre l'investir soudain de qualités insoupçonnées, le touriste n'est pas si idiot. Il faut enfin reconnaître à ce voyageur, outre ses utilités évidentes (économiques, politiques et culturelles), une réelle intelligence du voyage, un univers que fonde, avec ses confins et ses déserts, ses enfers et ses paradis, une " géographie personnelle " : une poétique de l'espace que manifeste une diversité de comportements, de territoires et de mobilité jamais égalée. Seulement voilà : hanté par le mythe du voyageur, le touriste n'échappe pas au mépris. Méprisant ses semblables, il se méprise lui-même. Pris au piège d'un tel paradoxe, les usages, les pratiques, les paroles, les manières d'être et de paraître de cet explorateur s'en ressentent, faisant de ce vacancier un personnage complexe et complexé : le héros ambigu de ce livre.
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