Sélection S2TMD Théâtre
Toute la sélection :
L'abattage rituel de Gorge Mastromas
de Dennis Kelly
l'Arche, 2014, 103 p. (Scène ouverte)
"L'Abattage rituel de Gorge Mastromas" décrit la fragilité de la morale quand l'homme malhonnête se jette sur elle. La nouvelle pièce de Dennis Kelly s'empare du thème de la corruption et de la corruptibilité, un enjeu aux ressources théâtrales particulièrement riche. Avec la légèreté d'une comédie, Dennis Kelly passe un noeud autour du cou du spectateur et le serre lentement. Jusqu'à le faire presque étouffer, prouvant une fois de plus qu'il est un maître de la construction dramatique. La pièce se lit comme le rapport d'autopsie de l'égoïsme néolibéral.
"Gorge Mastromas fut conçu le 15 Juillet 1972. Par une belle et douce nuit d'été, pas trop chaude, avec une légère brise provenant de fenêtres restées ouvertes." La nouvelle pièce de Dennis Kelly revisite le genre du thriller, à travers l'histoire captivante et inquiétante de Gorge Mastromas.
L'amour de Phèdre
de Sarah Kane
l'Arche, 2002, 72 p. (Scène ouverte)
L'Amour de Phèdre semble occuper une position singulière parmi les pièces de Sarah Kane et il est de fait très rare qu'un auteur anglais adapte une pièce classique. L'adaptation s'intègre parfaitement dans l'univers de l'auteur : réapparaissent notamment la dissection d'une émotivité masculine.
Big shoot ; P'tite-souillure
de Koffi Kwahulé
Éd. théâtrales, 2000, 105 p.
Big Shoot. Jeux du cirque médiatique où le bourreau se fait artiste et offre à la curiosité malsaine de la société le spectacle de son crime. Interrogatoire poussé, sévices psychologiques de détraqué, folie et sexualité... Tour à tour inquisiteur et tortionnaire, Monsieur invente Stan, sa victime, et fabrique l'"alibi" nécessaire à ses pulsions. P'tite Souillure est la parabole de l'inceste originel dont il faut bien, un jour, payer le prix ; le mystérieux Bcédia, messie pyromane, en incarne la conscience coupable. Celle d'une humanité qui refuse le souvenir et croit avoir enterre le feu de ses destructions. Somptueuses fables théâtrales en forme de paraboles où la magie de la langue et de l'imaginaire se confronte aux mythes de la modernité.
Blanche-Neige, histoire d'un prince
de Marie Dilasser
les Solitaires intempestifs, 2019, 59 p. (Jeunesse)
"Nous avons été si heureux. C'est écrit à la fin de notre histoire. Ils vécurent heureux, si heureux, tellement heureux ! Bonheur, joie et ravissement de chaque seconde, le bonheur nous a collé aux poulaines, aux ballerines, aux basques, mais il ne colle plus à mes bottes, ce fabuleux bonheur, cette onctueuse insouciance." Blanche-Neige et le Prince vécurent heureux... Mais que reste-t-il de leur amour une fois confrontés aux crises politiques, sociales et écologiques de l'époque contemporaine ?
Fake : théâtre
de Claudine Galéa
Éditions Espaces 34, 2019, 83 p. (Espace théâtre)
Elles sont les meilleures amies. L'une ne pense qu'aux Garçons. L'autre pas. La première tombe amoureuse d'un musicien anglais sur les réseaux sociaux, elle raconte tout à la seconde. L'amour se nourrit de déclarations. Le désir, le manque, l'attente sont exaltés par les mots. Et les réseaux sociaux les véhiculent si facilement, si rapidement. C'est un jeu. Que devient l'amitié quand l'amour surgit ? Qu'est-ce que l'amour quand il est pris au piège des mots ? Qui piège qui ? Est-ce encore un jeu ?
George Kaplan
de Frédéric Sonntag
Éd. théâtrales, 2012, 65 p. (Répertoire contemporain)
Quel est le lien entre un groupe activiste clandestin en pleine crise, une équipe de scénaristes en quête de nouveaux concepts pour un projet de série télé et un gouvernement invisible aux prises avec un danger menaçant la sécurité intérieure du pays? Un seul nom : George Kaplan. Frédéric Sonntag s'empare de la figure mythique du personnage de La Mort aux trousses de Hitchcock pour entrelacer fiction et réalité et inventer une identité collective avatar de nos peurs contemporaines. Par un théâtre très ludique et un humour rare et fin, matière à jeu pour cinq acteurs, l'auteur démonte les fonctionnements paranoïaques de nos sociétés ultramédiatisées.
Normalito ; suivi de Et puis on a sauté !
de Pauline Sales
les Solitaires intempestifs, 2020, 125 p. (Jeunesse)
« Qu'est-ce qu'il fait Normalito ? a demandé la maîtresse. Il rend tout le monde normaux. Mais alors ce n'est pas un superhéros. Bien sûr que si. » « Normalito » questionne la tolérance et l'empathie à travers une fable sur la normalité et la différence, sur les peurs que nous inspirent ceux que nous pensons ne pas comprendre. Ne sommes-nous pas tous différents et tous semblables ? « Et puis on a sauté ! » « Pourquoi les parents sont-ils toujours occupés à autre chose qu'à passer du temps avec leurs enfants ? » se demandent un frère et une soeur qui vont faire une énorme bêtise pour attirer leur attention et découvrir ainsi un lieu hors du temps.
Orlando ou L'impatience
de Olivier Py
Actes Sud-Papiers, 2014, 103 p. (Actes Sud-Papiers)
Orlando cherche désespérément son père. Sa mère, célèbre actrice, lui donne à chaque acte une piste nouvelle qui l’entraîne dans une identification toujours plus extravagante. Chacun de ses pères possibles est aussi un théâtre tout autant qu’une philosophie possible.
Pièces de guerre
de Edward Bond
l'Arche, 1994, 98 p.
Dans les rues le massacre a commencé Un fil de nuage traîne dans le ciel Reste assis un moment Et puis va dans les ruines où sont les hommes.
À la trace ; Celle qui regarde le monde
de Alexandra Badea
l'Arche, 2018, 93 p. (Scène ouverte)
Dans «A la trace», Clara, 25 ans, vient de perdre son père. En fouillant dans son grenier, elle découvre les affaires d'une femme dont elle ignore tout : Anna Girardin. Clara se met en tête de retrouver cette inconnue mystérieuse. Bâtie comme une enquête, la pièce convoque trois générations de femmes, interroge leur rapport intime à la filiation et à la transmission. «Celle qui regarde le monde» fait alterner deux duos : Déa et le Commissaire et Déa et Enis, un jeune réfugié que Déa aide à s’enfuir en Angleterre. Parviendra-t-il sain et sauf à gagner son Eldorado ? Grâce à Enis, Déa apprend à poser un regard libre sur le monde et à aller vers l’inconnu.
Ylajali
de Jon Fosse
l'Arche, 2012, 85 p.
Un jeune homme marche dans les rues d'une ville, avec une couverture sous le bras. Il tente de conserver sa dignité. Lorsqu'il rencontre « Ylajali », une jeune femme mystérieuse, son existence prend un virage : il voit en elle une sorte d'amour idéal et de lumière.
Oeuvres choisies / Howard Baker, 8. Ce qui évolue, ce qui demeure ; Graves épouses-animaux frivoles
de Howard Barker, Howard Barker
Éd. théâtrales, 2011, 123 p. (Oeuvres choisies / Howard Baker ; vol. 8)
Howard Barker poursuit ici son entreprise d'un théâtre politique subversif avec deux propositions puissantes. Ce qui évolue, ce qui demeure : en 1450, deux inventions majeures bouleversent la communauté d'un monastère. Hoik, 17 ans, l'un des copistes les plus brillants de son époque, est né trop tard : il méprise l'imprimerie qui éloigne l'homme des oeuvres de l'esprit. Guidé par un orgueil trop fort, il utilisera une arme à feu - seconde invention - contre son condisciple attiré par le progrès. Ce qui évolue (les machines), ce qui demeure (notre mentalité) use du détour historique pour pointer notre manque d'humilité face aux évolutions. Graves Epouses/animaux frivoles : après un bouleversement, deux femmes parlent dans un espace brûlé. Card était auparavant la domestique de Strassa. Les différences sociales ont volé en éclat : sans hiérarchie, le désir se révèle. Comme celui du mari de Card envers Strassa surgissant par la bouche de l'ancienne domestique, ou grâce à cet étrange chien mécanique qui entre parfois. Via cette situation théâtrale singulière. Barker tisse un univers sombre dans lequel les hommes auraient disparu, où seules subsistent les pulsions de vie et de mort.